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WomENhancement

22 juillet 2009

Taslima Nasreen

 

«Les religions sont anti-femmes»

Source: L'EXPRESS.

Propos recueillis par Anne Vidalie, publié le 06/06/2005 -

Ecrivain et militante, la Bangladaise Taslima Nasreen se fait l'avocate de la laïcité. Pas seulement dans les pays musulmans

     

En 1994, Taslima Nasreen, 43 ans aujourd'hui, a dû laisser derrière elle son pays, le Bangladesh, sa famille et son métier de gynécologue pour échapper à une fatwa lancée contre elle par des fondamentalistes musulmans. Sa faute: avoir osé s'élever contre l'oppression des femmes.

 

Vous êtes venue à Paris pour défendre les droits des femmes dans le cadre de la Semaine mondiale de l'éducation. Mais votre première cible reste la religion...

 

Toutes les religions, sans exception, sont fondamentalement anti-femmes. Elles vont à l'encontre de la liberté et des droits des femmes, qu'elles oppriment, au même titre que la tradition, la culture, les coutumes et le système patriarcal. Je m'en prends particulièrement à l'islam parce qu'il s'oppose à la démocratie, aux droits de l'homme et à l'émancipation des femmes. Dans les pays musulmans, la situation est pire qu'ailleurs, faute de séparation claire de la religion et de l'Etat. La loi y est fondée sur la religion, ce qui est la source de tous les maux des femmes.

 

Pourtant, n'assiste-t-on pas à un retour en force des religions, aux Etats-Unis comme au Moyen-Orient?

 

Il est extrêmement alarmant de constater que certains Etats américains s'opposent à l'enseignement de la théorie de l'évolution et promeuvent le créationnisme (voir ci-contre). C'est un dangereux retour en arrière! Là comme ailleurs, la religion est un outil et une arme entre les mains des dirigeants pour maintenir le peuple dans l'ignorance. Quant au fondamentalisme contre lequel les Etats-Unis sont en guerre, il ne faut pas oublier que ce sont eux qui l'ont engendré et encouragé dans leur propre intérêt, à l'époque de la guerre froide! Maintenant que l'Union soviétique est morte, ils essaient de combattre l'islamisme et d'imposer la démocratie et les droits de l'homme à coups de bombes. Ils font fausse route. C'est le contraire qui se produit: des musulmans modérés versent dans l'extrémisme. Pour progresser, la démocratie et les droits de l'homme doivent s'appuyer sur des mouvements laïques internes aux pays musulmans.

 

L'émancipation des femmes est-elle possible dans le cadre d'un Etat islamique?

 

Non, je ne le pense pas, contrairement à Shirin Ebadi [avocate iranienne, Prix Nobel de la paix 2003]. Le Coran dit clairement que les hommes sont supérieurs et les femmes inférieures. On ne peut pas donner une interprétation positive de pareilles affirmations! Pour être libres, les musulmanes n'ont d'autre choix que de s'affranchir de la religion et du système patriarcal. Une société fondée sur l'égalité et la justice passe par la séparation claire de la religion et de l'Etat. L'éducation, l'Etat et le système politique doivent être laïques. La religion est une affaire de croyance individuelle et de liberté personnelle.

 

 

 

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22 juillet 2009

L'ONU combat les crimes "d'honneur"

Source : L'EXPRESS, Par Sandra Falque, publié le 21/07/2009

Un rapport de l'ONU dénonce les violences faites aux femmes dans certains pays arabes et appelle les Etats concernés à réagir.

 

     

Le 10 juillet dernier, un jeune Jordanien de 20 ans a poignardé sa soeur et lui a  fracassé le crâne à l'aide d'une pierre après l'avoir surpris avec un homme. Ce cas est typique du crime  dit "d'honneur" que Amnesty International définit comme  "une pratique ancienne consacrée par la culture plutôt que par la religion, enracinée dans un code complexe qui permet à un homme de tuer ou d'abuser d'une femme de sa famille ou de sa partenaire pour cause de  comportement immoral réel ou supposé. Parfois, cela peut partir d'un fait tout à fait anodin, comme bavarder avec un voisin de l'autre sexe, recevoir des appels téléphoniques d'hommes, n'avoir pas servi un repas en temps voulu..."

 

Le code de l'honneur est implacable: les femmes qui sont soupçonnées n'ont aucune possibilité de se défendre et, pour les membres de leur famille, la seule solution socialement acceptable consiste à rétablir leur honneur en les attaquant.

"Insécurité humaine" dans les pays arabes

 

L'ONU a publié un rapport hier de 288 pages pour dénoncer ce type de crimes et "l'insécurité humaine" qui règne dans certains pays arabes. Le rapport se réfère  non seulement aux violences faites aux femmes mais aussi la gestion des réfugiés et le trafic d'êtres humains. "La fragilité des structures politiques, sociales, économiques et environnementales (...)le manque de politique de développement centré sur l'individu et (...) la vulnérabilité à l'intervention étrangère"  sont autant de causes qui ont entravé le progrès dans la région, selon les rédacteurs.

 

L'étude recommande aux gouvernements d'adopter des réformes juridiques et institutionnelles pour se mettre en conformité avec les institutions internationales.

 

Selon Amnesty international, 5000 femmes sont victimes de crimes d'honneur dans le monde chaque année, le plus souvent dans des pays musulmans ou au sein de communautés musulmanes. Toutefois, il est pratiquement impossible d'évaluer avec précision le nombre de crimes dits "d'honneur". Les victimes honteuses et menacées par leur communauté attribuent souvent le châtiment à une punition bien "méritée". Aussi les témoins se manifestent-ils rarement et que les crimes sont souvent classés comme des accidents ou des suicides.

 

La belle échappée

Il était une fois, dans une contrée lointaine, une riche princesse arabe qui s'éprit d'un jeune et bel Anglais lors d'un voyage à Londres.

 

Quelques mois plus tard, alors qu'elle était de retour dans son pays et dans sa famille -la princesse était mariée à un membre de la famille royale-, se rendant compte de sa grossesse, la jeune Saoudienne qui connaissait le châtiment réservé aux femmes volages, fut prise de panique et trouva un prétexte pour retourner en Angleterre où on lui accorda l'asile politique.

 

Aujourd'hui la princesse dont l'identité n'a pas été révélée a rompu tout contact avec sa famille et vit dans l'anonymat en Grande-Bretagne, loin des coups de fouets et de la peine de lapidation à laquelle elle aurait été condamnée.

14 juillet 2009

SOUDAN

La France condamne fermement l'application, annoncée hier, de la flagellation à dix femmes
soudanaises.

Nous sommes particulièrement préoccupés par l'information selon laquelle plusieurs autres
risqueraient d'être condamnées à des peines similaires.

La France, qui lutte pour l'abolition des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants
et contre les violences faites aux femmes, demande aux autorités soudanaises d'interrompre
les poursuites engagées contre ces personnes.

La France appelle le Soudan à ratifier la Convention des Nations unies contre la torture et
autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants qu'il a signée en 1986.
La France invite également le Soudan à signer et ratifier la Convention sur l'élimination de
toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.

source: www.diplomatie.gouv.fr

2 juillet 2009

OPINION de BIDAR


Aucune justification religieuse à la burqa, par Abdennour Bidar

 

LE MONDE | 29.06.09

port de la burqa (voile intégral) fait aujourd'hui en France l'objet d'un débat politique et public. Le premier élément de réflexion nécessaire porte sur la définition même de cette burqa. Il s'agit d'un voile intégral, formé d'une ou deux pièces qui recouvrent la totalité du corps, le visage compris, ne laissant voir que les yeux - le regard étant même le plus souvent dissimulé par une grille de tissu ou un voile plus fin. Il faut donc distinguer la burqa du simple voile (hidjab), qui ne couvre que la tête et parfois les épaules de certaines musulmanes, laissant le visage découvert, et qui peut être noué soit derrière la tête, soit devant. Il y a voile et voile.

En Afrique du Nord, et dans de nombreuses sociétés du monde musulman, le port du voile est ainsi limité à ce couvre-chef élémentaire, qui s'accompagne d'ailleurs d'une très grande diversité de styles vestimentaires. La burqa, en revanche, semble être une innovation venue d'un vêtement traditionnel des femmes d'Afghanistan, et qui, passant par l'Iran, aurait été adoptée ensuite par les franges les plus conservatrices des différentes sociétés musulmanes du monde. Elle exprime, en tant que telle, ce que l'on pourrait appeler paradoxalement un "traditionalisme contemporain", c'est-à-dire une forme d'attachement à la tradition de dissimulation du corps féminin dans l'espace public, mais qui aurait acquis une virulence tout à fait nouvelle, inquiétante parce que violemment radicalisée, sans commune mesure avec les usages anciens plutôt modérés en la matière.

La burqa ne peut donc se prévaloir d'aucune justification historique, ni dans le Coran ni dans les moeurs traditionnelles de la plupart des peuples musulmans. C'est une innovation dont le caractère islamique est plus que discutable et dans laquelle de très nombreux musulmans ne se reconnaissent pas. Ils en souffrent et sont les premiers à se désoler qu'une fois de plus certains musulmans donnent une image caricaturale de leur culture, entretenant les pires stéréotypes à son sujet.

Ils estiment ainsi, à juste titre, qu'il ne s'agit là que d'une exagération, voire d'une pathologie religieuse, qui nuit aussi gravement qu'inutilement à l'image de l'islam et ne peut correspondre qu'à une régression pour la condition féminine - une femme totalement voilée par sa burqa ne pouvant apparaître, symboliquement et physiquement, que littéralement enfermée en elle-même, "anonyme" sans visage et en tant que telle retranchée du monde humain.

FRONTIÈRE ENTRE AUTRUI ET SOI

De ce point de vue, il ne faudrait pas que ce débat - nécessaire parce qu'il conduit l'islam à affronter ses propres démons, mais dont il faut relativiser la gravité ou l'urgence parce qu'en France il ne s'agit que d'une pratique ultraminoritaire - jette l'opprobre sur tous les types de port du voile, et que l'islam se retrouve stigmatisé comme religion misogyne.

Il y a aujourd'hui en France, comme ailleurs, des femmes qui choisissent de porter un hidjab, dont l'interprétation ne peut en aucun cas être confondue avec le port de la burqa. Celui-ci exprime une volonté de retrait total du monde - retrait choisi par une psychologie persuadée par l'ignorance qu'il y a là une obligation coranique ou traditionnelle, ou subi sous l'effet de la domination masculine. Le hidjab en revanche, par sa discrétion, son caractère de choix modéré, laisse le visage découvert, et ne dresse pas la même frontière entre soi et autrui. Il peut alors exprimer autre chose, en l'occurrence la revendication d'une dignité, d'une estime de soi : "Je suis une femme et je ne veux pas être regardée dans l'espace public comme un objet de désir."

Cela en fait-il pour autant un élément déterminant de la foi ? Cela le légitime-t-il pour autant d'un point de vue spirituel ? Le problème est en réalité ici celui du rapport difficile de l'islam à ses "signes extérieurs", cette tradition ayant toujours accordé beaucoup - trop ? - d'importance à un certain nombre de formes, d'apparences par lesquelles l'individu se met en règle avec le jugement social. Or ce que disent beaucoup de femmes musulmanes - qui se sentent et se disent profondément et légitimement musulmanes -, c'est que l'essentiel se situe ailleurs, dans l'intériorité.

Et elles préfèrent alors un islam du coeur, de la vie privée, refusant un voile - même léger - qui selon elles demeurera toujours comme un instrument de différenciation des femmes, de "marquage", qui laisse sur elles l'empreinte d'un pouvoir subi imposé par les hommes (même quand le port de ce voile apparaît comme un choix autonome). Elles refusent d'entrer dans la logique - à dire vrai éculée - qui voudrait faire du voile un instrument de protection et de valorisation de la sacralité du corps féminin, et ne voient dans cette justification qu'un subterfuge de la domination masculine.

On le voit, l'affaire est en réalité complexe. On ne peut souhaiter que deux choses : qu'elle soit l'opportunité pour les musulmans de manifester leur opposition très majoritaire à cette pathologie de leur culture ; qu'elle permette ensuite à la société française de prendre la mesure de la diversité des façons d'être musulman et de se débarrasser d'une représentation monolithique de l'islam - que la vision des burqas risque en effet d'aggraver.


Abdennour Bidar est professeur de philosophie. 

2 juillet 2009

The New York times, June 23, 2009 Sarkozy Backs

The New York times, June 23, 2009

Sarkozy Backs Drive to Eliminate the Burqa

   

VERSAILLES, France — President Nicolas Sarkozy addressed Parliament on Monday, laying out a vision of France that included a withering critique of burqas as an unacceptable symbol of “enslavement.”

Speaking at the Palace of Versailles, Mr. Sarkozy confronted one of the most hotly debated social issues in France, saying there was no room in the republic for burqas, the garments that some Muslim women wear to cloak their bodies and faces.

“The issue of the burqa is not a religious issue. It is a question of freedom and of women’s dignity,” Mr. Sarkozy said. “The burqa is not a religious sign. It is a sign of the subjugation, of the submission, of women.”

To enthusiastic applause, he said, “I want to say solemnly that it will not be welcome on our territory.”

Mr. Sarkozy gave his speech, a sober, wide-ranging address, in the first presidential appearance before Parliament since Charles Louis-Napoléon Bonaparte’s in the 19th century.

Presidents had been barred from entering Parliament since 1875, to protect the independence of lawmakers. But reforms carried out last summer through Mr. Sarkozy’s party opened the way for him to speak to Parliament.

Mr. Sarkozy entered through rows of French guards with raised swords, then delivered an American-style state-of-the-nation address that sketched out his view of France’s future.

Though he also spoke at length about the economy, Mr. Sarkozy’s strongest comments were about burqas. France has the largest Muslim population in Western Europe, estimated at five million, and traditional Islamic garments have been a divisive issue, especially since 2004, when the country passed legislation  prohibiting head scarves and conspicuous religious symbols from public schools.

Mr. Sarkozy said that “in the republic, the Muslim religion must be respected like other religions.” But he declared, “the burqa is not welcome in France.” He added, “We cannot accept in our country women imprisoned behind bars, cut off from social life, deprived of identity.”

The president gave his support to a cross-party initiative by about 60 legislators who proposed that a parliamentary commission study the burqa and methods to combat its spread.

Mohammed Moussaoui, the president of France’s Representative Muslim Council, said he agreed with Mr. Sarkozy’s position on burqas, calling them “an extremely marginal phenomenon.” He said his group promoted a moderate version of Islam.

“When we meet women who wear it, we try to educate them, and explain to them that moderation is a better choice,” he said.

The council, however, has spoken out against the need to conduct a study on the burqa, saying that one would risk stigmatizing Islam and Muslims in France.

“We’d rather not have a commission on the subject,” Mr. Moussaoui said. “But if it was created, we will stay vigilant that French Muslims are not stigmatized, that the president’s words are respected.”

In his 45-minute address, Mr. Sarkozy, who is nearly halfway into his five-year term, also promised to create measures to alleviate the economic crisis, including a loan fund to finance the nation’s strategic priorities.

Warning that the crisis was not finished, he said, “We don’t know when it will end.” He pledged to guarantee the stability of the banking system and the “most fragile citizens, who are suffering the most.”

“I will not increase taxes,” he said, “because an increase in taxes would delay the end of the crisis, and because by increasing taxes, when we are at our level of taxation, we would not reduce deficits — we would increase them.”

Mr. Sarkozy also addressed the French notion of retiring at age 60, saying that by 2010, “all options will be examined,” including raising the retirement age.

Maïa de la Baume and Nadim Audi contributed reporting from Paris.

 

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2 juillet 2009

BURQA ou pas!

Burqa: Gerin installe sa mission parlementaire

Composée de 32 membres de tous les groupes et présidée par le député PCF du Rhône, elle a six mois pour plancher sur le sujet. Le député (UMP) Eric Raoult en sera le rapporteur.

LAURE EQUY

 

Une jeune musulmane le 25 mars 2005 au Bourget, lors d'une rencontre annuelle des musulmans de

Une jeune musulmane le 25 mars 2005 au Bourget, lors d'une rencontre annuelle des musulmans de France  (UOIF).(© AFP Joel Robine)

 

Peu avant l’installation de la mission parlementaire sur le port de la burqa en France, dossier inflammable sur lequel vont plancher 32 parlementaires les 6 prochains mois, il a tenu à inviter les associations laïques et féministes. Pour un «verre républicain», valeur avec laquelle il ne badine pas, André Gerin.

 

A l’origine de la demande de commission d’enquête devenue «mission d’information» - une procédure moins lourde pour les témoins entendus -, le député PCF du Rhône, qui en prend la présidence, leur promet «de ne pas lâcher le morceau». Et affiche sa fermeté, voulant barrer la route à «un régime de surveillance et d’enfermement» et appelant les politiques à sortir de leur «aveuglement».

 

«Tendre la main à un islam tolérant»

 

Pour faire «reculer l’emprise des fondamentalismes qui pourrissent la vie de nos gamins et de nos quartiers» sans que la communauté musulmane ne se sente stigmatisée par son initiative, Gérin sait qu’il doit mettre de son côté la «majorité silencieuse musulmane», comme il la nomme. Alors que les associations musulmanes devraient être entendues, il appelle à «faire bouger» cette «majorité», à «la soutenir pour qu’elle prenne la parole» dans ce débat et à «tendre la main à un islam tolérant».

 

«Nous voulons répondre à un malaise de la société française, y compris de la plupart des musulmans», ajoute Gerin, applaudi par les représentants des associations, parmi lesquelles Sihem Habchi, présidente de Ni putes ni soumises et quelques uns des 89 parlementaires, signataires de son texte.

 

La mission, composée au pro rata des groupes parlementaires à l’Assemblée nationale, comptera, outre Gerin, 17 élus UMP (dont Nicole Ameline, François Baroin, Lionnel Luca, Jacques Myard, Arlette Grosskost), 11 PS et PRG (notamment George Pau-Langevin, Sandrine Mazetier, Jean Glavany), 2 Nouveau centre (Colette Le Moal et Nicolas Perruchot), et 1 député Verts (François de Rugy).

 

«Crise morale et culturelle»

 

Un élu communiste entouré de certains députés réputés très à droite ? Gerin n’y voit aucun mauvais genre. Et à ceux qui lui reprochent d’éluder, par sa démarche, les problèmes sociaux et économiques aggravés par la crise, lui répond qu’il ne veut pas les distinguer de cette «crise morale et culturelle». «Quand je vois les mafieux, les trafiquants et les intégristes, je dis stop», s’emballe l'ancien maire de Vénissieux.

 

Eric Raoult, qui sera nommé rapporteur de la mission, se félicite lui aussi de sauter par dessus les clivages: «Quand on a reçu sa lettre, on a mis notre étiquette politique de côté.» Plus pragmatique, Raoult entend d’abord lister les problèmes quotidiens d’identification, posés par la burqa ou le niqab - autre voile intégral qui laisse apparaître les yeux - et entendre ainsi «les services sociaux, administratifs, services de santé, réseaux bancaires, centres commerciaux, etc.»

 

«Etat des lieux»

 

Parmi les exemples que déroule le député de Seine-Saint-Denis, cette «femme, portant la burqa, qui sortait d’un centre commercial à Clichy-sous-bois, avec une poussette et une toute petite fille, habillée aussi d’une burqa» ou ce directeur de banque qui lui a raconté «que lorsque une personne en burqa entre dans l’établissement, le signal d’alarme est déclenché».

 

Malgré le tableau noir brossé par Gerin - qui compare la situation à «un iceberg recouvert de la marée noire des fondamentalistes...» et repère «des germes de guerre civile, de barbarie» -, les membres de la mission se gardent bien de brûler les étapes. Pas question de trancher dès à présent pour une loi. «Nous voulons faire un état des lieux sur cette prison de tissu, tout est ouvert», assure Gerin.

 

«Il n’y a pas aujourd’hui de décision finale, on va faire ce recensement, écouter de chaque côté, chercher des témoignages», temporise aussi Raoult. Prêt à se laisser bousculer: «Que faire si une loi a pour effet de bloquer certaines de ces femmes chez elle ?»

Politiques  01/07/2009 à 16h05. LIBERATION
16 juin 2009

THERESE CLERC

Une vieille dame ? Où avez-vous vu une vieille dame ?

 

Thérèse Clerc a 81 ans et une vie de militante pour les droits des femmes derrière elle. Son dernier combat ? Créer une maison de retraite pour femmes – écolo et autogérée, bien sûr. Rencontre.

04.06.2009 | Maria Kruczkowska | Gazeta Wyborcza

 

T

 

 

 

Ce soir-là, comme d’habitude, elle règne sur la Maison des femmes de Montreuil [Seine-Saint-Denis]. Autour d’elle, une foule de jeunes femmes arabes, métisses et asiatiques. Certaines sont venues avec leurs enfants, d’autres sont seules. Elle, en chemise largement ouverte, ses cheveux gris ramenés en chignon, le regard vif, un collier exotique autour du cou. Elle n’a rien d’une grand-mère fragile ni d’une dame distinguée. Pleine de vie et chaleureuse. Rien ne lui échappe. “Comment va, ma biche ?” lance-t-elle à une Marocaine. “Je te disais bien de ne pas de te remettre avec lui, mais tu ne m’as pas écoutée”, sermonne-t-elle au téléphone.

La Maison des femmes occupe une bonne moitié d’une rue fermée à la circulation dans le centre de Montreuil. On y pénètre directement et, dès la porte d’entrée, on sent une bonne odeur de café, un gâteau est sur la table. A l’intérieur, des meubles en bois clair et une multitude de bibelots artisanaux venus du monde entier. Les femmes sont blanches et noires, voilées ou pas. Ici, elles peuvent entrer, bavarder, pleurer ou rire. Apprendre leurs droits et trouver un conseil professionnel, si bien sûr elles décident d’en profiter. “Les femmes doivent avoir un endroit où respirer”, explique Thérèse Clerc, 81 ans. Depuis quarante ans, elle se bat pour elles. Elle a fondé la Maison des femmes en 1999 avec l’aide de la mairie. Aujourd’hui, elle a une nouvelle idée. Elle pense aux copines de son âge : elle est en passe de fonder une maison de retraite d’un genre nouveau, un genre tout sauf tranquille. Une maison “autogérée, écologique, citoyenne et solidaire pour femmes, explique Thérèse, nous voulons y emménager dès cette année.”

Il s’agira d’une communauté de petites vieilles énergiques. Elles veulent gérer elles-mêmes leur vieillesse et leur mort mais, avant cela, elles veulent rester actives ! Pour Thérèse Clerc, rien n’est impossible. Elle vit pour son projet et se considère comme une pionnière dans ce domaine. Les personnes âgées étant de plus en plus nombreuses, Thérèse les encourage à prendre leur destin à bras-le-corps. L’idée s’est concrétisée en 2003, peu après la fameuse canicule qui a causé la mort de 15 000 personnes agées. Beaucoup sont simplement décédées dans leur appartement, sans personne pour leur donner un verre d’eau. Depuis, la vieillesse est un sujet d’actualité. On en débat dans les universités. Des conférences internationales et des symposiums y sont consacrés. ­Thérèse a l’habitude de s’y rendre. “Dans notre jeunesse, on voulait refaire le monde, aujourd’hui, on veut révolutionner nos vieux jours.” La maison s’appellera Baba Yaga. Dans l’imaginaire populaire, il s’agit de sorcières mangeuses d’enfants. Mais pour les féministes, au contraire, les Babas Yagas sont sages, bonnes et fortes. Elles cueillent des herbes médicinales, soignent les autres et savent lire les ouvrages savants.

Quand les soixante-huitards réinventent la vieillesse

Thérèse Clerc montre avec fierté les plans de la future maison : un bâtiment de trois étages, en briques écolo qui retiennent la chaleur, un studio de 35 mètres carrés avec salle de bains adaptée pour chaque pensionnaire. Il y aura aussi une piscine pour faire de la gymnastique aquatique, des ateliers de poterie et de peinture, une terrasse et une bibliothèque, ainsi que des chambres pour les visiteurs et les infirmières. Mais tout cela n’est pas juste une question de confort. Vus de Pologne, les retraités français ont peu de raisons de se plaindre. Quand ils atteignent le grand âge, ils peuvent rester chez eux. S’ils ont des difficultés pour préparer leurs repas, la mairie est chargée de leur trouver une aide à domicile. Le médecin et l’infirmière sont joignables par téléphone. Ils peuvent se choisir une maison de retraite sur catalogue. La mairie de Montreuil a accordé près de 3 millions d’euros pour la Maison des Babas Yagas. Un concours d’architecture a été organisé et 35 projets ont été déposés. “Nous avons éliminé tous ceux qui avaient construit des maisons de retraite par le passé”, dit Thérèse. La génération des soixante-huitards veut bel et bien réinventer la vieillesse. Car Thérèse Clerc n’est pas seule : de tels projets se mettent en place dans toute l’Europe. A Nuremberg, une maison fonctionne sur la même idée qu’à Montreuil. Brest et Besançon sont prêts à suivre. Thérèse se déplace partout en France pour sensibiliser les futurs retraités. “Ils sont nombreux, ces gens ordinaires qui veulent organiser leur vieillesse autrement que leurs parents”, s’enthousiasme Thérèse. Elle avoue qu’il est plus facile de s’entendre avec la génération des soixante-huitards qui n’ont pas peur d’affronter les changements. “Ils comprennent immédiatement l’esprit du projet.”

En 1968, quand les murs étaient couverts des graffitis du type “Il est interdit d’interdire”, Thérèse avait déjà 42 ans et quatre enfants. Elle a grandi dans une famille bourgeoise fortunée. Père au bureau, mère aux fourneaux. Son frère a fait des études. Elle, son destin, c’était celui de sa mère. “Le foyer, c’est le meilleur métier pour une femme”, lui disait-elle. Elle s’est mariée à 20 ans, a eu des enfants, mais son mariage s’est mal passé. La première dispute a éclaté quand Thérèse a voulu ouvrir son compte bancaire sans en demander la permission à son mari. Avant 1965, aux yeux de la législation française, ce n’était même pas possible. Depuis, Thérèse Clerc n’a qu’un seul combat : les femmes, encore et toujours les femmes.

10 juin 2009

LIBAN

Par Anne-Marie El-HAGE | 25/04/2009 | L'Orient le Jour

Pour inciter la Libanaise à voter, le CPL n'a rien trouvé de mieux à lui dire que « Sois belle et vote », slogan accompagné de la photo d'une belle femme, libanaise ou pas. Drôlement réducteur, ce slogan, pour la femme libanaise, car il lui intime l'ordre de se contenter d'être belle et de voter. Voter sans réfléchir, voter pour les candidats du CPL, leur donner sa voix tout simplement. Comme ça ! Et être belle, surtout !

Mais que vient donc faire la beauté avec le vote qui est un acte supposé sensé, réfléchi, mûrement étudié ? Et puis le CPL ne s'intéresserait-il donc qu'aux belles femmes, qui ne représentent finalement qu'une partie de l'électorat féminin ? Exit donc les laiderons, les têtes pensantes, les femmes normales, aussi...
liban
Après avoir longtemps ignoré la gent féminine, le courant mené par le général Aoun semble aujourd'hui s'intéresser à elle, mais juste pour les voix qu'elle peut lui apporter. Car jusque-là, même s'il tente d'appâter les électeurs par ses slogans sur le changement, déversés à grands fracas, absolument rien dans ses propos, dans ses actions ou dans son programme ne prouve sa détermination à lutter avec et auprès de la femme libanaise pour qu'elle obtienne ses droits, qu'elle soit considérée comme une citoyenne responsable à part entière.
Où se situe aujourd'hui le CPL par rapport au droit de la femme à transmettre sa nationalité à ses enfants ? Que fait-il donc pour lutter contre la violence domestique, les mariages forcés, la discrimination contre la femme dans plusieurs institutions étatiques et dans la société libanaise ?... Pour ne citer que ces quelques exemples parmi des milliers d'autres.
À ce silence consternant vient s'ajouter un fait troublant et pour le moins déshonorant pour la femme libanaise : son absence des listes électorales du CPL. Autrement dit, la femme ne devrait pas siéger, mais se contenter de donner sa voix à des hommes qui se chargeraient de prendre des décisions pour elle. Sans oublier d'être belle évidemment ! Drôle de changement !
Un véritable flop que cette campagne, qui n'a pas seulement dérangé la femme mais l'a aussi véritablement et profondément offensée. D'autant qu'elle ne peut que rappeler le traditionnel dicton « Sois belle et tais-toi », qui ramène la femme à un simple objet ayant pour seule finalité de susciter la convoitise et le désir de l'homme.
En ordonnant à la femme d'être belle et de voter, le CPL a assurément voulu choquer, mais il a carrément mis les pieds dans le plat. Espérant pousser les femmes à voter, il n'aura réussi qu'à s'attirer leur colère et celle des associations féministes.

9 juin 2009

ZAHRA RAHNAVARD

Iranian artist and writer.

 

Zahra_RahnavardZahra Rahnavard was born into a religious family in Tehran. After graduating from high school, she attended the Tehran Teachers' College, where she obtained a teaching certificate. In the late 1960s, she met Mir-Hosain Musavi, who opposed the regime of Mohammad Reza Shah Pahlavi, as she did, and who shared her Islamic values; they married in 1969. Subsequently, she studied at and obtained a master's degree from Tehran University's department of arts. In the early 1970s, she joined the study circle around the Islamist philosopher Ali Shariʿati. In 1976, After Shariʿati was arrested, Rahnavard fled with her two children to the United States, where she became affiliated with the Confederation of Iranian Students, especially with its Islamist faction. She returned to Iran just before the success of the Iranian Revolution and became one of the influential women promoting the cultural, economic, and political programs of the new Islamic Republic, especially during her husband's tenure as prime minister, from 1981 to 1988.

Rahnavard is the author of a number of publications on art, literature, poetry, religion, and politics. Her writings have been translated into Turkish, Arabic, Urdu, and English. Her essays include "The Uprising of Moses," "The Colonial Motives for the Unveiling of Women," "The Beauty of the Veil, and the Veil of Beauty," and "Women, Islam, and Feminism in Imam Khomeini's Thought." Rahnavard has also held several exhibits of her art. Her large sculpture "Mother" is situated prominently in the middle of a busy Tehran square. In the first decade of the revolution, she used her considerable oratorical skills and her talent as a writer to propagate Islamist values in Iran and abroad. She was a founder of the Women's Society of the Islamic Republic and the Islamist Women's Society and editor of Rah-i Zaynab, a popular women's journal. In 1997, Rahnavard joined the reformist camp of President Mohammad Khatami and in 1999 she became president of the influential al-Zahra Women's College in Tehran.

Bibliography

Afary, Janet. "Portraits of two Islamist Women: Escape from Freedom or from Tradition?" Critique 19 (fall 2001): 47 - 77. http://www.answers.com/topic/zahra-rahnavard

 


 

27 mai 2009

USA - COUR SUPREME

Obama nomme la première juge hispanique à la Cour suprême

Article publié le 26/05/2009 sur le site de RFI

Le président Barack Obama a nommé mardi une femme à la Cour suprême des Etats-Unis.
Sonia Sotomayor devient le premier juge d'origine hispanique à occuper ce poste.
La plus haute juridiction joue un rôle pivot aux Etats-Unis.

Sonia Sotomayor, nommée juge à la Cour suprême par le président Barack Obama, le 26 mai 2009.(Photo : AFP)

Sonia Sotomayor, nommée juge à la Cour suprême par le président Barack Obama, le 26 mai 2009.
(Photo : AFP)


Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du

La Cour suprême est à la fois la gardienne et l’interprète de la Constitution et des lois fédérales. Elle est donc appelée à se prononcer sur des questions fondamentales de société, comme par exemple le droit à l’avortement, les droits des minorités raciales ou sexuelles, ou la peine de mort.

Pour garantir leur impartialité, les neuf juges de la Cour suprême sont nommés à vie. Ils peuvent évidemment décider de partir à la retraite, comme c’est le cas pour le juge David Souter, qui quittera ses fonctions dans les prochaines semaines, sinon ils sont inamovibles. La nomination d’un nouveau juge est donc un processus qui engage le président bien au-delà souvent de son propre mandat, et qui laisse une trace durable sur la manière dont les textes seront interprétés dans les années à venir.

Les trois critères du choix du président Obama 

Il ne faisait pas de doute, évidemment, que Barack Obama choisirait un juge plutôt progressiste. Cela ne modifiera pas fondamentalement les équilibres au sein de la Cour suprême puisque le juge qui se retire est lui-même considéré comme un progressiste, bien qu’il ait été nommé par George Bush père.

Sonia Sotomayor a été choisie, semble-t-il, en fonction de plusieurs critères. Première juge d’origine hispanique à siéger dans cette juridiction, c’est évidemment une manière de reconnaître l’importance croissante de la communauté latino dans la société américaine.

Ce sera la troisième femme à siéger dans l’histoire de la Cour suprême, si sa nomination est confirmée par le Sénat, cet été. Elles seront alors deux femmes sur neuf juges.

ElDiarioEnfin, Sonia Sotomayor a toutes les qualifications requises pour ce poste : son long passé de magistrat, mais aussi une histoire personnelle qui, a affirmé Barack Obama, « lui permettra de mieux coller à la réalité de la vie quotidienne des Américains ». Issue d’une famille très modeste d’origine portoricaine, elle a grandi dans les quartiers difficiles du Bronx à New York, ce qui ne l’a pas empêché de faire des études brillantes. « Elle représente le rêve américain », a dit le président des Etats-Unis.


Les deux autres femmes qui ont siégé à la Cour suprême sont Sandra Day O’Connor (originaire de l’Arizona), nommée le 25 septembre 1981 par le président Ronald Reagan - elle s’est retirée le 31 janvier 2006 -, et Ruth Bader Ginsburg (New York). Nommée le 10 août 1993 par le président Bill Clinton, elle est toujours en poste.

source: http://www.rfi.fr

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